22 951, c’est le nombre officiel enregistré au 10 décembre 2021 par l’Organisation internationale des migrations (OIM) de personnes migrantes ayant péri ou disparu depuis 2014 alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée pour rejoindre les côtes européennes. Selon l’OIM, le premier semestre 2021 affiche un nombre record, avec la mort de 1 146 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe, un chiffre qui a doublé en un an et qui est probablement très en deçà de la réalité, puisque la plupart des corps ne sont pas retrouvés. Pas une semaine ne passe sans que des femmes, des hommes et des enfants ne perdent la vie alors qu’ils ou elles sont en train de fuir la guerre, la pauvreté ou les conséquences dramatiques du changement climatique. Parmi eux la part de femmes, de nourrissons et d’enfants ne cesse de croitre. Ces gens ont quitté leurs familles et leurs pays pour une vie plus sûre. Originaires du Soudan, du Nigeria, de Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal et du Ghana, la plupart des personnes migrantes partent de Libye et, dans une moindre mesure, de la Tunisie, d’Algérie ou d’Egypte, dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe. La traversée est de plus en plus périlleuse. Outre la longueur du voyage, qui peut prendre plusieurs jours à bord de bateaux pneumatiques surchargés et non navigables, l’Union européenne ne cesse d’entraver et criminaliser les activités de sauvetage en mer. En effet, devant la mise en œuvre croissante de mécanismes d’interception par l’Union européenne (diminution des visas, sanctions des transporteurs, patrouilles en haute-mer ou dans directement sur le territoire des Etats tiers), les personnes qui quittent leur pays d’origine pour tenter de rejoindre le territoire de l’Union européenne n’ont d’autre choix que de le faire de manière irrégulière et de façon de plus en plus périlleuse à mesure que les frontières européennes se referment.
Nous avons créé Frontrights car nous pensons que chaque personne doit pouvoir faire respecter ses droits et réclamer justice lorsqu’ils sont violés, c’est une question d’égalité, de justice qui participe aux fondements de la dignité humaine et de notre démocratie. L’architecture judiciaire et juridique doit demeurer un pilier fondamental de la protection des libertés. Il est nécessaire d’identifier les responsabilités des auteur.e.s des violations des droits humains et de demander réparations devant les administrations compétentes et les juridictions administratives et judiciaires au niveau national, européen et international. Avec nos partenaires en France et à l’étranger, nous développons des programmes d’enquêtes sur les violations des droits commises lors des parcours de migration, nous organisons la défense des intérêts des plaignants devant les instances nationales, européennes et internationales et prenons part à l’information au sujet des violations des droits de l’homme commises dans le cadre des politiques migratoires
Nous avons commencé nos activités il y a quelques mois et sommes en train de développer des partenariats avec des ONG tunisiennes et françaises, nous sommes actuellement en phase de recherche de financement, notamment aux fins de construire de développer un outil numérique de collecte des données de victimes (en partenariat avec l’ONG Women are not weapons of War), de créer des offres de formations et bien d’autres choses encore. Notre organisation collabore avec le cabinet de Maître Jessica LESCS, avocate au Barreau de Paris exerçant dans les domaines du droit d’asile, droit pénal international et droit international des droits de l’homme.
Nous travaillons actuellement à la constitution de dossiers sur plusieurs cas de naufrages en mer Méditerranée et dans la Manche. Nous développons un réseau de partenaires locaux en Tunisie, nous travaillons avec des associations de Calais. Nous avons plein de projets en tête pour 2022, des alliances à créer, pour cela nous avons besoin de vous ! Nous vous tiendrons informé d’ici quelques mois des dossiers et procédures sur lesquels nous travaillons. En attendant, je vous serai très reconnaissante de faire circuler ce mail à vos contacts, de nous faire un don, ou de nous faire part de vos envies de contribuer à notre projet d’une façon ou d’une autre.
Pour plus d’information : lisez l’article publié dans JusticeInfo.net par Maître Jessica LESCS avocate de FRontrights